Mc 15,40-41 LES TÉMOINS DE LA CRUCIFIXION
Mc 15,40-41 LES TÉMOINS DE LA CRUCIFIXION
( voir aussi Matthieu 27,55-56 ; Lc 23,49 )
Jésus a vécu le « procès » et le « crucifiement » seul face à ses juges et à ses bourreaux. Les disciples masculins s’étaient enfuis, l’avaient renié ou avaient disparu dans la nature. Les femmes, elles, sont restées présentes : « elles regardaient de loin ». Elles ont suivi Jésus sur le chemin de la Croix. Elles étaient au Golgotha. Nous les retrouverons encore lors de l’ensevelissement, regardant « l’endroit où on l’avait mis » (Mc 15,47). Elles seront enfin les premières à découvrir le tombeau ouvert !
Chez tous les évangélistes, le rôle des femmes dans la Passion de Jésus est plus courageux et fidèle que celui des hommes. Après le centurion romain, les premiers témoins des choses invisibles sont les femmes. Elles aussi regardent et voient !
v. 40 : « Il y avait aussi des femmes, qui regardaient de loin, et parmi elles, Marie Madeleine, Marie mère de Jacques le petit et de José, et Salomé… ».
Marc se devait d’introduire ici ces personnages nouveaux, en précisant leur nom, ce qui souligne la qualité exceptionnelle de ces « témoins » ; car c’est par leur témoignage que commence la tradition qu’il va nous rapporter sur la résurrection de Jésus.
Il faut donc attendre la fin du récit évangélique pour apprendre très discrètement d’ailleurs, que Jésus a été accompagné tout au long de sa mission en Galilée, par des femmes. Elles le suivaient et le servaient. C’est unique dans la vie d’un rabbi juif. Ces femmes montées à Jérusalem ont eu le courage de suivre Jésus jusqu’à la croix, tandis que les apôtres ont lâché leur Maître dès son arrestation (Mc 14,50).
« Elles regardaient de loin » : il est certain qu’elles n’avaient pas, en tant que femmes, l’autorisation de s’approcher du crucifié. C’est elles qui feront le lien entre ces trois événements qui s’enchaînent : la mort de Jésus ; sa mise au tombeau et surtout la découverte qu’il est vivant, au matin de Pâques.
v. 41 : « … qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d’autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem ».
Ces femmes font le pont entre la vie publique de Jésus et les lendemains de sa résurrection (Mc 16,1-13). Il n’est pas sans intérêt de remarquer que des femmes, que Jésus s’étaient associées au cours de sa prédication (Mt 27,55 ; Lc 8,2) et auxquelles il avait reconnu une dignité bien plus grande que ne leur en reconnaissait jusque-là le monde juif (Jn 4,27 en est un écho), le suivirent jusqu’à la fin, alors que les disciples intimes de Jésus avaient tous fui. Des femmes, c’est-à-dire des personnes auxquelles le droit juif du temps ne reconnaissait pas le droit de servir de témoins, seraient les témoins de la crucifixion de Jésus, de son ensevelissement et de la découverte du tombeau vide (Mc 15,40.47 ; 16,5-6) dans l’Église primitive.