Mc 4,21-25 PARABOLES DE LA LAMPE ET DE LA MESURE

Publié le par GITANS EN EGLISE

Mc 4,21-25  PARABOLES DE LA LAMPE ET DE LA MESURE

 

( voir aussi Matthieu 5,15 ; 10,26 ; 7,2 ;13,12  et  Luc 8,16-18 )

 

Les versets 21-24 regroupent des paroles de Jésus qui existaient isolément dans la tradition antérieure à la rédaction de l’Évangile. Dans leur contexte actuel, elles attirent l’attention sur l’importance des dispositions de l’homme qui entend la révélation de Jésus.

Le verset 25 propose, sous la forme d’une énigme, un enseignement semblable : celui qui est bien disposé et accueillant recevra de plus en plus la lumière de la révélation de Dieu ; celui qui ne nourrit pas en lui de telles dispositions sera de plus en plus dans l’obscurité et comprendra de moins en moins.

L’enseignement de ces deux paraboles prolonge l’enseignement précédent. On y retrouve deux grands thèmes : le thème de la puissance souveraine de l’Évangile, qui sera illustré par la parabole de la lampe ; et le thème de notre responsabilité à l’égard de l’Évangile, qui sera illustré par la parabole de la mesure.

Entrons dans l’explication.

            v. 21 : « Jésus disait encore à ses disciples cette parabole : “Est-ce que la lampe vient pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ? N’est-ce pas pour être mise sur le lampadaire ? »

            v. 22 : « Car rien n’est caché, sinon pour être manifesté ; rien n’a été gardé secret, sinon pour venir au grand jour. »

            v. 23 « Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »

            Jésus continue son enseignement sur la venue du Royaume au cœur du monde, avec des images toutes simples de la vie de tous les jours. Il s’adresse à ses disciples, c’est-à-dire aux Douze et à leurs compagnons et certainement aussi aux chrétiens de Rome.

            L’Évangile que Jésus proclame dans le monde, c’est comme une lampe. Une lampe, on ne va pas la mettre sous un seau, ou sous un lit ! L’Évangile ne doit donc pas rester caché, réservé à un petit nombre ; il faut qu’il soit manifesté au plus grand nombre. L’Évangile doit éclairer le monde entier, comme la lampe éclaire toute la maison !

            L’Évangile c’est cette Parole proclamée par Jésus, et qu’entendent seulement ceux (un petit nombre) que touche la prédication ; mais que les Apôtres vont à leur tour proclamer jusqu’aux extrémités de la terre : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples !... Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,19-20). « Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint  qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8). L’expression « au grand jour » employée par Marc doit être pris d’abord dans son sens immédiat de : “tout est dévoilé, disponible pour tous”. Mais il peut aussi faire allusion au “dernier jour” où l’Évangile aura éclairé toute l’humanité.

            Au-delà de cette prédication, l’Évangile est aussi cette sorte de message intérieur que l’Esprit Saint fait entendre à toutes les consciences. Le Concile Vatican II « affirme qu’un germe divin est déposé en tout être humain » (Gaudium et Spes, 3.2). Il affirme également : « À cette union avec le Christ, lumière du monde, de qui nous procédons, par qui nous vivons, vers qui nous tendons, tous les hommes sont appelés » (Lumen Gentium, 3).

            L’Évangile est donc bien une lumière, une force universelle qui atteint au cœur tous les hommes. C’est la puissance souveraine de l’Évangile !

            La conclusion de cette brève parabole pourrait être celle-ci : Que les prédicateurs de l’Évangile soient donc entièrement rassurés : leur parole, sans en avoir l’air, va jusqu’au bout du monde (Rm 10,18).

            Voilà ce qu’il faut entendre avec ses oreilles et son cœur !

            v. 24 : « Jésus disait encore : “Faites attention à ce que vous entendez ! La mesure dont vous vous servez servira aussi pour vous, et vous aurez encore plus ».

            v. 25 : « Car celui qui a recevra encore ; mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a ».

            Quoi qu’en dise la parabole de la lampe, proclamer la Parole ne suffit pas, ne donne pas tout. Jésus ajoute une condition : « Faites attention à ce que vous entendez… » Il nous invite à bien écouter la Parole. Plus nous accueillerons la Parole, plus nous la ferons nôtre, plus nous l’approfondirons, plus aussi nous recevrons quand le Royaume viendra. La mesure de notre accueil à l’Évangile sera donc la mesure du Royaume en nous, quoique la mesure du don de Dieu dépasse infiniment, et heureusement, la mesure de notre accueil à Dieu. On y ajoutera en effet, pour nous, car celui qui a recevra encore ! La mesure d’aimer, c’est d’aimer sans mesure ! (St Augustin).

            Quant à celui qui rejette la Parole, ou l’entend distraitement, il perdra tout ! En effet, la mesure de notre fermeture à l’Évangile est la mesure aussi du don de Dieu (“la mesure dont vous vous servez, servira pour vous !”). En se fermant à l’Évangile, on se fermera à Dieu toujours davantage. « Celui qui n’a rien » parce qu’il refuse de recevoir… « se fera enlever même ce qu’il a » reçu gratuitement du don de Dieu, puisqu’il le refuse aussi. Quel gâchis ! pourrait-on dire.

            C’est un fait d’expérience spirituelle : la générosité, comme aussi la médiocrité, ne peuvent que grandir tous les jours, en sens inverse, bien entendu.

            Il s’agit bien ici de notre responsabilité à l’égard de l’Évangile. Celui qui ouvre son cœur à l’Évangile, le comprend et y entre de plus en plus, en se rapprochant de Dieu toujours davantage. Celui qui ferme son cœur à l’Évangile, cesse de le comprendre et peut aller finalement jusqu’à le rejeter, en se détournant progressivement de Dieu, peut-être, hélas ! jusqu’au refus total de sa grâce.

            C’est une sérieuse invitation à nous interroger sur notre qualité actuelle d’écoute de la Parole de Dieu :

« Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »

Publié dans MARC

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