Mc 8,27-30 PROFESSION DE FOI DE PIERRE

Publié le par GITANS EN EGLISE

Mc 8,27-30  PROFESSION DE FOI DE PIERRE

( voir aussi Matthieu 16,13-20. Lc 9,18-21. Jn 6,67-71 )

 

Nous arrivons au centre de l’Évangile de Marc. La question qu’il ne cesse de poser depuis le début est maintenant sur les lèvres de Jésus. Les réponses qu’on lui donne sont sans doute dignes de mention ; mais celle de Pierre apparaît comme la seule qui aille assez loin. Nous sommes parvenus à un premier sommet de l’Évangile de Marc (Mc 1,1)..

v. 27 : « Jésus s’en alla avec ses disciples vers les villages situés dans la région de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il les interrogeait : “Pour les gens, qui suis-je ?” »

v. 28 : « Ils répondirent : “Jean Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes”. »

Cet épisode se passe près des sources du Jourdain, tout à fait au Nord du pays, en terre païenne, loin des foules galiléennes. (Il s’agit aujourd’hui de Bânias, en territoire Syrien). Jésus est seul avec ses disciples. Une bonne occasion de faire le point et de tester leur foi.

À plusieurs reprises déjà, Marc avait noté que les gens se demandaient qui pouvait bien être Jésus (Mc 3,20-22 ; 6,14,16). Si Jésus interroge ses disciples sur ce que les gens disent de lui, ce n’est pas pour l’apprendre, car il le savait déjà : on le prend pour Jean-Baptiste, pour Élie, pour un prophète… Mais c’est pour pousser ses disciples à formuler librement ce qu’eux pensent véritablement de lui. Il les provoque à dire leur foi, leur conviction, leur hésitation, avec des mots à eux.

v. 29 : « Il les interrogeait de nouveau : “Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?” Pierre prend la parole et répond : « Tu es le Messie ».

La réponse des disciples, exprimée par Pierre, est plus claire que celle de l’ensemble de la foule. Leur foi va plus loin. Jésus n’est pas celui qui prépare la venue d’un autre. Il est l’envoyé de Dieu. Il est celui qui peut répondre à l’attente profonde du peuple. Il est le Christ.

Le titre de « Christ » que Pierre décerne à Jésus, est celui que Marc avait mis en tête de son Évangile (Mc 1,1).

« Christ » et « Messie » veulent die la même chose. Le premier en grec, langue dans laquelle sont écrits les Évangiles ; le second en araméen, langue parlée par Jésus. Littéralement, ces deux mots signifient « consacré par une onction d’huile », autrement dit : celui qui a reçu l’onction de Dieu, celui qui a été choisi et saisi par Dieu.

Il s’agit donc bien de la reconnaissance de l’identité profonde de Jésus. Jésus n’est pas seulement « l’un des prophètes », par lesquels Dieu amenait l’histoire à son achèvement… Il est cet achèvement même, « celui que les prophètes annonçaient », le Messie, l’oint, le « Christ » !

C’est une étape importante dans le débat sur la personne et la mission de Jésus qui est le fil conducteur de l’Évangile de Marc.

v. 30 : « Jésus leur défendit alors vivement de parler de lui à personne ».

Il s’agit bien du « secret messianique » : non pas que Jésus refuse ce titre donné par Pierre : au contraire, Jésus l’assume pleinement ; mais il ne faut pas le divulguer prématurément pour éviter qu’il soit mal interprété par les foules. Il faudra que Jésus passe par la mort et la résurrection pour que son identité soit officiellement manifestée.

Marc sait bien, au moment où il écrit (avant l’an 70), qu’un long cheminement est nécessaire pour comprendre peu à peu qui est Jésus et ce qu’il demande. Un long cheminement jamais terminé, fait de certitudes et de questions, de découvertes « emballantes » et de tâtonnement.

Pierre dit que Jésus est le Christ. Il ne dit pas encore qu’il est “Fils de Dieu”, au sens fort du mot, comme Marc le comprend dans les paroles du soldat romain au pied de la croix (15,39), et comme il l’écrit en titre de son Évangile (1,1).

Le récit de MARC diffère de celui de MATTHIEU en quelques points importants ; Matthieu ajoute à la profession de foi de Pierre en la messianité de Jésus, la mention de sa filiation divine : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16,16). Il exprime en cela très légitimement la foi des chrétiens après la Pentecôte. Matthieu ajoute aussi un éloge de Pierre par Jésus (Mt 16,17-19).

 

Publié dans MARC

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