JÉSUS PRÉSENTÉ PAR SAINT MATTHIEU

Publié le par GITANS EN EGLISE

Jésus Présenté par saint Matthieu

 

Comme chacun des Évangélistes, MATTHIEU a sa tonalité propre, selon le genre de lecteurs auxquels il s’adresse ;

pour lui, ce sont des chrétiens venus du judaïsme.

 

Jésus MESSIE

A ses lecteurs, Matthieu présente Jésus comme le Messie authentique envoyé par Dieu au monde. Il est descendant de David, promis comme Sauveur à Israël. Le titre messianique Fils de David est le premier qui lui est donné (1,1). Et revient plusieurs fois dans la vie publique (9,27 ; 12,23 ; 15,22). Dans cette optique est soulignée la réalisation des prophètes avec ces formules : ainsi qu’il est écrit… ou pour que s’accomplît la parole… C’est un des refrains de l’évangile (1,22 ; 2,6 ; 4,14 ; 8,17…). L’importance des signes messianiques est soulignée en 11,3ss qui se réfère à plusieurs textes bibliques. La majesté royale de Jésus apparaît dans ses deux plus beaux récits : la visite des mages (2) et l’entrée à Jérusalem (21,6ss : Hosanna au fils de David.)

Jésus DOCTEUR

Ce messie est aussi un Prophète, nouveau Moïse, qui proclame la loi nouvelle sur la montagne, nouveau Sinaï. On remarque la solennité donnée au cadre du discours inaugural (5,1) qui se présente comme un approfondissement du décalogue, culminant dans la loi d’amour. La parole de Jésus frappe (7,28-29). Cinq grands discours sont délimités par leur introduction et leur conclusion : discours inaugural (5,7), missionnaire (10), parabolique (13), communautaire (18), eschatologique (24-25). Matthieu groupe volontiers des enseignements en sentences prononcées par Jésus dans diverses circonstances et répondant au thème de ses discours.

Jésus SEIGNEUR

Matthieu souligne la majesté divine de Jésus : par la fréquence du nom de Jésus (8,4.14 ; 9,9 ; 12,1…) ; par l’emploi du vocatif Seigneur, là où les parallèles disent Maître (8,25 ; 17,4.15 ;…) ; par l’emploi du verbe se prosterner (13f en Mt ;2f en Mc et 3f en Lc) qui, au-delà de la prosternation orientale, veut évoquer l’adoration du disciple (2,11 ; 8,2 ; 14,33 ; 15,25) et par l’ajout Fils de Dieu à la profession de foi de Pierre (16,16). On peut signaler aussi l’atmosphère apocalyptique du récit de la Transfiguration où le thème de la lumière est propre à cet évangile (Mt 17,2.5).

(Le mot « Seigneur » est utilisé 80 fois en Mt et seulement 18 fois en Mc)

Jésus FONDEMENT DE L’ÉGLISE

Le binôme Jésus-foule annonce l’extension de l’Église (8,1 ; 13,2…). Matthieu grossit le nombre de ceux qui entourent Jésus (des foules au lieu de la foule dans les parallèles ; une foule nombreuse… (4,15-27 ; 9,8 ; 12,23 ; 13,2…). Le binôme Jésus-disciples annonce l’importance du futur ministère apostolique. Les disciples s’approchent (expression favorite : 52 fois dans Mt ; 5 fois dans Mc et 10 fois dans Lc) de Jésus. Matthieu a le souci de la dignité des apôtres (13,16-17 ; 14,28 ; 17,23…) – il corrige sérieusement l’évangile de Marc à ce sujet ! -  et spécialement du personnage de Pierre (16,17 ; 14,28 ; 17,24).Le discours communautaire jette les bases d’une vie en Église (voir spécialement 18,15-20). Enfin, malgré les limitations de la mission terrestre de Jésus (10,5-6 ; 15,24), il prêche un Évangile destiné à toutes les nations (28,19 ; cf. 4,15 ; 12,18.21).

En conclusion

Le Jésus de Matthieu est le vrai Messie, annonçant la Parole de Vie ;

Le Seigneur qu’il faut adorer, icône vivante du Père (cf. Col 1,15-20)

Celui qui vient pour être avec nous (1,23)   « Emmanuel… Dieu-avec-nous »…

Et pour le rester toujours (28,20). « Je suis avec vous tous les jours

                                                                                              jusqu’à la fin du monde »…

 

                                                                                                     Frère Jean-Pierre LAUBY

Publié dans MATTHIEU

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