Mc 13,3-8 LE COMMENCEMENT DES DOULEURS

Publié le par GITANS EN EGLISE

Mc 13,3-8  LE COMMENCEMENT DES DOULEURS 

( voir aussi Matthieu 24,3-8 et Luc 21,7-11 )

Depuis le IIe s. avant J.C. (cf. le livre de Daniel), il était apparu chez les Juifs plusieurs écrits qui mettaient dans la bouche d’un grand personnage biblique des paroles touchant la fin du monde et l’apparition d’un monde nouveau, événements présentés sous la forme d’une intervention et d’un jugement de Dieu. On les appelle écrits apocalyptiques (le mot grec apocalypse signifie révélation).

Le chapitre 13 de Marc appartient à ce genre apocalyptique ; il est inspiré par les vues et les images qui ont cours dans la littérature de ce type-là. C’est pourquoi la lecture de ce chapitre est difficile. Elle l’est aussi parce que le texte parle à la fois de la destruction de Jérusalem (qui n’est pas encore une réalité lorsque Marc écrit son évangile ; cette destruction surviendra en 70 après J.C.), et de la fin du monde, vue comme la naissance d’un monde nouveau, sans qu’on puisse toujours préciser quel aspect particulier est mis à l’avant-plan.

v. 3 : « Et comme Jésus s’était assis au mont des Oliviers, en face du Temple, Pierre, Jacques, Jean et André l’interrogeaient à part : »

v. 4 : « « Dis-nous quand cela arrivera, dis-nous quel sera le signe que tout cela va finir. »

Sur le mont des Oliviers, à l’endroit où on a la plus belle vue sur le Temple, Jésus assis, comme un enseignant, s’adresse à un cercle restreint de ses disciples : les quatre premiers qu’il avait choisis autrefois au bord du lac.

Le mont des Oliviers est le mont de la destruction (2 R 23,13 ; Jér 51,25) ; le choix de l’endroit d’où Jésus s’apprête à lancer sa prophétie, n’est donc pas innocent. Sur le mont de la destruction, face au Temple dont il vient de prédire la ruine, Jésus en réponse à ses quatre disciples, va décrire le paroxysme du mal qui sera le signe de la fin. C’est un discours sur la fin des temps.

v.5 : « Alors Jésus se mit à leur dire : « Prenez garde que personne ne vous égare. »

v.6 : « Beaucoup viendront sous mon nom, en disant : “C’est moi”, et ils égareront bien des gens. »

La parousie sera précédée d’un temps où la puissance d’égarement tentera de séduire les gens. De faux prophètes diront représenter Jésus  ou ses apôtres (2 Th 2,1-12).

v. 7 : « Quand vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerre, ne vous laissez pas effrayer ; il faut que cela arrive, mais ce ne sera pas encore la fin. »

Le discours de Jésus est de type apocalyptique. Le lecteur d’aujourd’hui a bien du mal à le comprendre. Ce n’est pas un langage de peur, mais d’espérance. L’auteur noircit volontairement le trait pour faire apparaître la joie du salut apporté par un envoyé de Dieu. Il invite également au discernement : ne vous laissez pas effrayer. Ni les guerres, ni les catastrophes naturelles ne sont les signes de la fin des temps !

v. 8 : « Car on se dressera nation contre nation, royaume contre royaume, il y aura des tremblements de terre ça et là, il y aura des famines ; c’est le début des douleurs de l’enfantement. »

Pour les auteurs d’écrits apocalyptiques, l’apparition du monde nouveau suppose de profonds bouleversements et l’éclatement du “vieux monde”.

Les événements malheureux et les faiblesses de tout ordre qui se présentent dans le monde peuvent nourrir l’espérance que viendra un monde nouveau, plus conforme que le monde actuel, aux désirs de Dieu.

Jésus comparera ces bouleversements aux douleurs de la femme qui enfante (cf. Jn 16,20-22). La souffrance ouvre sur la vie et le bonheur !

Publié dans MARC

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