ET LE NOËL DES AUTRES ?

Publié le par GITANS EN EGLISE

ET LE NOËL DES AUTRES ?

 

            « Tous les ans, lorsqu’on approche du 25 décembre, chacun s’active dans les préparatifs : achats de cadeaux, cartes de vœux, décorations. Les rues s’illuminent, les magasins rivalisent d’ingéniosité pour présenter des objets tous plus beaux les uns que les autres, et si nécessaires ! Et dans les rencontres, à la sortie des écoles ou ailleurs, la même question revient sur toutes les bouches : « Que faites-vous à Noël ? Avez-vous des projets ? »

            Il s’impose, en effet, que Noël soit une fête chaleureuse, réussie. Et l’on en prend les moyens.

            Chacun pense aux autres, à ceux et celles qu’il aime. Beaucoup de personnes pensent aussi aux malades, aux isolés qu’elles chercheront à sortir, ce jour-là, de leur détresse. Il y a ceux pour qui Noël est une fête chrétienne, et ceux pour qui Noël est seulement une fête familiale. Mais quelle fête, surtout pour les enfants !

            J’y pensais de mon côté, quand, tout à coup, une question, tel un éclair, traversa mon esprit : Et les autres ? Oui, que sera le Noël de beaucoup de gens ? Je les vis alors défiler, en quelque sorte, et je les découvrais si proches eux aussi.

            Les grands-parents dont l’un des enfants a divorcé cette année ou peu avant. Que sera leur Noël ? Ils appréhendent cette fête, car leurs petits-enfants, comme eux, seront tiraillés. Peut-être certains seront-ils dispersés !

            Les conjoints restant seuls, après la mort subite ou redoutée de celui ou celle qu’ils ont aimé(e), et dont le cœur pleurera plus encore en ce temps de fête ? Que sera le Noël de ceux qui sont dans le deuil ?

            Les mères de familles nombreuses, qui verront leur maison se remplir, avec beaucoup de joie sans doute, mais quelle surcharge aussi : mille détails à prévoir, la cuisine à préparer, un cadeau pour chacun, et tant d’autre chose encore.

            Les prêtres des grandes villes, où les foules envahiront les églises, car « on ne rate pas la messe de minuit ». Ils auront eu le souci de coordonner tant de préparations matérielles, liturgiques, et autres.

            Plus encore, les prêtres du rural, qui devront aller d’une église à une autre, dans le froid et l’humidité, sans être toujours sûrs que quelqu’un l’aura chauffée ou aura préparé la crèche et les chants de la messe.

            Que sera-t-il aussi, me disais-je, le Noël de tous ceux et celles qui, dans la restauration, le commerce, seront absolument débordés par une clientèle plus nombreuse et exigeante ?

            Et celui des médecins de garde, des infirmières, de tout le personnel des hôpitaux, qui seront sur la brèche, en ce jour de fête pour les autres, « car c’est leur tour de service » ?

            Le Noël des conducteurs de trains qui ne s’arrêtent pas de rouler parce que c’est la nuit ou le jour de Noël, celui de tous les transports en commun, du Samu, celui des pompiers et des services de police et de gendarmerie ?

            Bref, le Noël de tous ceux-là, et de beaucoup d’autres encore qui – pour que la fête se passe et soit réussie – seront écrasés de boulot et devront sourire, alors que Noël aurait pu être leur fête, à eux aussi, et celle de leurs familles ! »

 

                                                                  Jacques ARFEUILLÈRE, Mariste.

Publié dans NOËL - ÉPIPHANIE

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