Mc 9,11-13 LE RETOUR D'ÉLIE

Publié le par GITANS EN EGLISE

Mc 9,11-13  LE RETOUR D’ÉLIE

( voir aussi Matthieu 17,10-13 )

 

Le prophète Malachie avait dit de la part de Dieu : « Voici que je vais vous envoyer Élie, le prophète, avant que ne vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable » (Mal 3,23). Plusieurs des contemporains de Jésus voyaient en lui cet Élie qui devait venir (6,15 ; 8,28) ; mais pour Jésus et la communauté de ses disciples, la parole de Malachie s’était accomplie dans la personne de Jean-Baptiste (9,11-13).

v. 11 : « Les disciples interrogèrent Jésus en disant : “Pourquoi les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord ? »

Cette question suppose que les disciples croient vraiment que Jésus est le Messie, quelle que soit la façon dont Pierre et les autres comprennent l’identité du Messie. Mais comme Jésus ne leur paraissait pas être un Messie glorieux et triomphant, les disciples ne savent que penser puisque « Élie doit d’abord remettre tout en ordre ».

La réponse de Jésus va confirmer l’annonce qu’il a faite de sa passion.

v. 12 : « Jésus leur dit : “Certes, Élie viendra d’abord pour remettre tout en place. Mais alors, pourquoi l’Écriture dit-elle, au sujet du Fils de l’homme, qu’il souffrira beaucoup et qu’il sera méprisé ? »

v. 13 : « Eh bien ! je vous le déclare : Élie est déjà venu, et ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu, comme l’Écriture le dit à son sujet. »

L’annonce de la souffrance du Fils de l’homme précède (8,31) et suit immédiatement la Transfiguration de Jésus. La Passion demeure présente à l’horizon.

Jean-Baptiste a été effectivement cet Élie qui, selon les prophètes, devait venir « remettre tout en place », c’est-à-dire instaurer la justice divine dans le monde. Si cela avait eu lieu, pourquoi l’Écriture prétendrait-elle que le Fils de l’homme devrait encore souffrir et être méprisé ? Or, « on lui a fait tout ce qu’on a voulu » selon ce qui était écrit de lui (allusion sans doute aux persécutions d’Élie par Achab et Jézabel,1 R 17-19, reprises pour Jean-Baptiste par Hérode Antipas et Hérodiade). Jean-Baptiste devait mourir lui aussi de la mort des prophètes. Et rien n’a changé, les choses sont toujours comme avant. Depuis Abel jusqu’à Zacharie et Jean-Baptiste, en passant par Élie, tous les prophètes sont toujours traités de la même façon. Il n’y a aucune raison pour que cela change !

Il en sera donc de même pour Jésus, ce Messie persécuté que les disciples ont bien du mal à admettre. « Le Fils de l’homme doit souffrir beaucoup et être méprisé ».

Marc veut montrer ici que les disciples n’ont encore rien compris de Jésus. Cette incompréhension est au fond celle de tous les hommes devant la mort. Jésus est venu précisément exorciser pour nous cette peur de la mort, en nous révélant en son propre destin d’homme, un au-delà de la mort. De cet au-delà de la mort, il détient le secret et il va nous en révéler le chemin.

Là où le bonheur est définitif, la joie parfaite et le Royaume de Dieu sont accomplis.

N’attendez plus Élie : accueillez le Messie ! Il est là !

Publié dans MARC

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